L’historien Michel Pastoureau est le grand spécialiste des emblèmes, couleurs et images. Dans ce petit livre aux images magnifiques il décrit la riche histoire médiévale de notre jeu et en décrypte la symbolique.
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Réédition de Mon système – chef d’œuvre de Nimzowitsch – chez Olibris
La précédente édition datait de 1993 dans un format poche chez Payot, et on n’en trouvait plus guère. C’est maintenant Olibris qui reprend le flambeau avec la sortie ce mois-ci du tome 1.
Je n’ai pas encore dans les mains cette nouvelle édition mais j’ai lu la note de l’éditeur qui annonce avoir ajouté de nombreux diagrammes.
C’est une très bonne nouvelle car dans l’édition de chez Payot il y a régulièrement des positions étudiées qu’on nous décrit en listant le placement des pièces avec leurs coordonnées, ce qui économise un diagramme mais rend la lecture laborieuse !
L’éditeur Olivier Letréguilly annonce aussi une nouvelle traduction “non censurée” – contrairement à certaines éditions internationales – par le GM Christian Bauer. La censure concerne les nombreuses métaphores utilisées par Nimzowitsch pour donner vie aux pièces de l’échiquier. Ces images véhiculent parfois des préjugés – c’est vrai – mais Nimzowitsch a écrit ça dans d’autres temps : les années 1930.
Ma critique de Nimzowitsch, Mon système
Traité moderne des ouvertures
Un livre que je conseille à mes élèves depuis quelques années déjà.
Lire ma critique de ce livre du GM Gabor Kallai
Manuel de survie du joueur d’échecs
Mon élève José m’a prêté ce livre original.
Lire ma critique de ce livre de Vincent Denis
Initiation à la tactique
Les principes fondamentaux des échecs
Capablanca publie ce livre en 1921, un peu avant de devenir champion du monde. Dans sa préface de l’édition de 1934, il estime que l’ouvrage n’a pas vieilli – malgré les publications des Hypermodernes comme Mon Sytème de Nimzowitsch en 1925 – et sera encore d’actualité dans un siècle, car les principes stratégiques fondamentaux sont immuables.
Le livre s’adresse à des joueurs qui débutent en compétition, et il part vraiment du début : les mats élémentaires comme Roi et Dame contre Roi sont expliqués. Mais il traite aussi de sujets plus riches comme les finales de tours, et certaines sont aussi passionnantes que complexes.
Capablanca estime qu’on doit d’abord étudier les finales, puis les milieux de jeu, et enfin les ouvertures, afin de savoir où l’on va. Et il étudie ces sujets dans cet ordre-là. D’ailleurs la part du livre réservée à l’étude des ouvertures est extrêmement courte. Un choix pédagogique intéressant, pertinent encore aujourd’hui quand on voit l’obsession de la majorité des joueurs de club pour les ouvertures.
Position et combinaison
Au mois de mars j’ai écrit une critique de Jugement et Plan, du même auteur. Je fais les choses dans le désordre : Position et combinaison est le tome précédent.
Contrairement à ce qu’indique le titre, ce n’est pas du tout un manuel d’apprentissage de la combinaison. Ce livre est plutôt un manuel de stratégie élémentaire de l’utilisation des pions. Le Champion du Monde Max Euwe y établit une théorie du centre en fonction des différentes structures de pions possibles. Classique et clair.
Jugement et plan
Ce manuel de stratégie plutôt classique a une originalité annoncée par son titre : chaque diagramme proposé est analysé suivant une méthode qui consiste à établir un jugement, puis à définir un plan. C’est la suite de Position et combinaison.
L’ex Champion du Monde – et professeur de mathématiques – est un excellent pédagogue, et ce livre est agréable à lire, avec plus de texte que de variantes. Cependant le style est un peu vieillot – normal pour un ouvrage publié en 1952 – et la traduction est approximative pour certains termes techniques, par exemple les colonnes sont “demi-ouvertes” au lieu de “semi-ouvertes”.
Finales d’échecs pratiques
J’ai enfin lu ce fameux livre de Paul Kérès, un classique. Ça a très mal commencé : j’ai appris dans l’introduction que “les fins de parties sont beaucoup moins captivantes à étudier que, par exemple, la théorie des ouvertures ou la stratégie du milieu de jeu.” Un point de vue très courant, surtout chez les joueurs qui n’ont jamais étudié la moindre finale, mais très surprenant venant d’un joueur aussi fort que Kérès !
Ensuite je me suis intéressé aux finales roi et pion contre roi, un sujet délicat du point de vue pédagogique. Le sujet est traité sérieusement, mais l’auteur n’utilise pas la théorie des cases clés. Ce sera donc difficile pour le lecteur d’évaluer rapidement ce type de finale, sans avoir besoin de calculer.
En revanche, la section concernant tour et pion contre tour m’a bien plu. Kérès a choisi les positions les plus importantes pour la pratique. Et il explique bien les idées et les manœuvres, avec du texte à chaque fois que c’est nécessaire. Le reste du livre est du même niveau : des cas bien choisis, car ce n’est pas un traité complet mais un manuel pratique, et des analyses détaillées et très bien expliquées.
Recommandé à partir de 1500 élo. Une lecture agréable et instructive.
50 idées stratégiques pour gagner aux échecs
L’auteur de ce livre publié chez Olibris est Anatoly Terekhin, entraîneur russe né en 1950, Maître FIDE. Jamais entendu parler de lui !
Le concept marketing 100 parties de cela, 60 diagrammes sur ceci ou 50 idées là-dessus peut sembler superficiel et pourtant c’est un bon format : on ne prétend pas tout couvrir (tant mieux car toute la stratégie échiquéenne en un seul livre c’est présomptueux) et l’on segmente le contenu en courts chapitres qui peuvent se lire rapidement.